INTRODUCTION

Les récents développements du Mariage Civil en France (le « Mariage pour Tous ») mobilisent une grande foule.

 

La France se réveille avec plus de 200 ans de retard ! En effet, la plupart des opposants au mariage pour tous nous donnent l’impression que le mariage civil en France est un fondement qui remonte au plus profond des âges, alors que c’est une institution toute récente à l’échelle de l’humanité, voire de la France, puisque la première application officielle du mariage civil vient d’une loi du 20 septembre 1792.

 

Au regard des déclarations de cette année (2013), Force est donc de constater l’imperfection du Mariage Civil Français qui n’est que le pâle reflet de la volonté Divine. Si une loi appelée Mariage permet à deux hommes de se marier (et qui sait si dans 100 ans on ne pourra pas épouser sa vache ou son chien), nous sommes en droit de remettre en question cette institution toute humaine qui, de fait, n’a plus rien à voir avec l’institution spirituelle du mariage.

 

Dans ce sens, et à ce rythme, il va devenir de plus en plus incompréhensible de respecter l’article 433-21 du code pénal qui « punit de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende tout ministre d’un culte qui procède, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil ».

 

Un petit historique du mariage civil nous apparaît donc nécessaire.

 

I.  LA Période gallo-romaine.

1. Rome antique.

Pour les Romains, le mariage a pour vocation le contrôle et l’organisation du patrimoine d’une nation et/ou d’une région. Pour préserver une certaine élite, il fallait que les deux époux soient citoyens romains, issus de classes sociales déterminées. On comprend pourquoi l’apôtre Paul parle des « Couples Mariés » et des « Autres Couples » (1 Cor. 7:10-11). La plupart des traducteurs étant gênés de cette mention n’ont pas hésité à faire quelques entorses au texte biblique afin de le faire cadrer avec leur conception quelque peu tordue. Le lecteur Antillais saura aussi tirer profit de la ressemblance entre le code romain et le « code noir » qui n’est pas très éloigné de cette idéologie romaine.

 

2. Débuts du christianisme.

Bien que la religion chrétienne ait fait son chemin, les habitudes demeurent : le mariage est une réalité ni religieuse, ni étatique mais sociétale. Ce n’est qu’au VIIème  Siècle que les premiers rites religieux apparaissent. On note que la Bible ne parle pas de de mariage au sein de l’Église. Les chrétiens se marient suivant les coutumes de leur région. La présence du prêtre n’est pas obligatoire et peu pratiquée.

 

II.  LA PÉRIODE DU MOYEN-ÂGE.

3. L’évolution du mariage dans une société chrétienne

Ce n’est qu’en 1215, au 4ème concile de Latran que le mariage est intégré dans la liste officielle des sept sacrements de l’Église (mais ce sont les époux qui sont les officiants).

Au concile de Trente (1563), la cérémonie religieuse devient obligatoire, les époux donnant leur libre consentement devant un prêtre.

 

4. Réaction Cathare

L’Église catholique romaine était seule détentrice des registres de mariage, exerçant ainsi un contrôle absolu sur la population. Mais les cathares, dans le sud de la France, refusaient de reconnaître le Mariage en tant que sacrement. Ils procédaient donc à des cérémonies en interne. La Propagande catholique a longtemps fait croire que les « Parfaits » étaient opposés au mariage, que certains vivaient même « dans le péché » (pour reprendre une expression moderne et inappropriée), et que comme le mariage consistait la base de la société, il fallait supprimer ces hérétiques qui risquaient de détruire le bon sens du vivre ensemble.

 

« Le mariage a pour but de perpétuer la cellule familiale et son lignage. Il est l’objet de tractations entre les familles », c’est pourquoi la société, qu’elle soit religieuse ou laïc (et nous sommes en droit de nous interroger pour savoir si la laïcité n’est pas devenue religion d’État), veut à tout prix contrôler ces mouvements.

 

L’Église devrait défendre une notion plus individuelle du mariage ; et non stratégique.

 

5. Le mariage sous la Révolution française

Contrairement à une idée répandue, le mariage civil n’a pas été introduit en France à la suite de la Révolution française, mais deux ans plus tôt, à la demande des protestants, par l’Édit de Versailles de novembre 1787.

Jusque-là, seul le clergé tenait les registres d’état civil. Cependant, un grand nombre de mariages étaient célébrés par les prêtres réfractaires (à l’idée de contrôle et de manipulation des masses), et par les non catholiques (Protestants, Juifs, Tziganes, Musulmans, Athées, etc.) qui ne figuraient toujours pas sur l’état civil. De nos jours, les Chrétiens Évangéliques Tziganes ne passent pas forcément devant l’autorité civile, ce qui n’empêche pas que leur union soit de fait reconnu par la communauté. Il en va de même des mariages coutumiers africains ou dans certaines familles musulmanes. L’État Français, aimant bien être en contrôle est très gênée par ces pratiques.

 

Il faudra donc attendre la loi sur l’état civil du 20 septembre 1792, pour que celui-ci soit laïcisé, passant ainsi sous le contrôle de l’État. La Convention nationale définit ainsi le mariage le 21 août 1793 : « Le mariage est une convention, par laquelle l’homme et la femme s’engagent, sous l’autorité de la loi, à vivre ensemble, à nourrir et élever les enfants qui peuvent naître de leur union ».

 

Aujourd’hui, à l’heure où le mariage civil français n’a plus vraiment de valeur, nous pouvons reprendre la base de la convention du 21 août 1793 et tenter d’apporter une définition du mariage chrétien : « Le mariage chrétien est une convention, par laquelle l’homme et la femme s’engagent, sous l’autorité de Dieu et des hommes, à vivre ensemble, à nourrir et élever les enfants qui peuvent naître de leur (ré)union ».

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